Star Trek : TOS – Episode 1 – Where No Man Has Gone Before

Sujet : L’homme peut-il résister à la corruption lorsqu’il accède à de hauts pouvoirs ?

La réponse est encore une fois des plus troubles, puisqu’ici 2 personnes prennent la route du pouvoir absolu.
Tout d’abord, le lieutenant commander Gary Mitchell, qui, au vu des prodiges de plus en plus vertigineux qu’il se montre capable de générer, devient totalement maléfique et par là-même fou dangereux. Si au début le pouvoir le galvanise, lui donnant ainsi envie de faire, il s’ensuit une ivresse des plus pernicieuses qui va finalement lui faire apparaître toute forme de vie inférieure comme absurde et dénué d’intérêt, lui donnant alors envie de défaire.
Le bilan paraît sans issue : Le pouvoir absolu mène à la corruption absolue.

Pourtant, la présence très ambivalente du docteur Elizabeth Dehner bouscule l’échiquier de nos certitudes. Elle semble en effet capable de contenir (gérer ?) cette force en elle et de ne pas y succomber.

Jusqu’au bout, son humanité tiendra tête à cette force exponentielle qui vit en elle.
Jusqu’au sacrifice.
Pourquoi ?
Certaines personnes pourraient-elles  accéder à une telle hauteur sans perdre la raison ?
Ou existe-t-il des réponses plus inavouables ?


C’est dans l’inconscient de chacun que l’on trouvera les réponses les plus probantes.
On peut d’ores et déjà éliminer sans les négliger des éléments comme la femme qui se sentirait incapable d’égaler l’homme et qui donc n’envisagerait même pas d’essayer d’accéder aux mêmes sommets que lui. On oubliera aussi les théories qui chercheraient à démontrer que la femme est moins dévastatrice que l’homme.
Cherchons plutôt dans l’inconscient où nous trouvons une fois de plus 2 réponses hautement plausibles.
La première est liée à un traumatisme du passé vécu par l’un et non par l’autre. Le lieutenant commander Gary Mitchell se trouve en effet depuis toujours dans l’ombre du capitaine Kirk et tout mentor que ce dernier peut apparaître à ses yeux, il n’en reste pas moins un frein permanent à ses ambitions. Cette posture d’éternel élève peut expliquer comment ses frustrations refoulées vont aisément se transformer en avidité sans fin au contact d’un pouvoir absolu.
Point d’orgue : Lorsque les deux vont s’affronter dans un combat à mort où le lieutenant Mitchell cherchera à tout prix à tuer et à enterrer « son » père.


Il n’est pas mentionné de tels problèmes du passé chez le docteur Elizabeth Dehner.
Mais connaît-on jamais vraiment les gens ?


La seconde explication touche un aspect plus sensible de notre humanité, celui du sentiment de rivalité qui existe en chacun d’entre nous et qui fait que l’on peut être amené à s’affronter les uns les autres malgré une bonne complicité au départ.
Ici, C’est le capitaine Kirk qui va beaucoup jouer sur cette sensibilité pour persuader le docteur Elizabeth Dehner que le lieutenant Mitchell la tuera, elle aussi, tant il n’est pas disposé à partager le moindre pouvoir avec qui que ce soit. Argument qui fera mouche puisque celle-ci ira à l’affrontement avec Mitchell.
Cet instinct de survie et de perpétuation coûte que coûte, tout comme le fait de ne pas laisser la possibilité à l’autre de nous effacer, s’inscrit parfaitement dans les viscères du genre humain.


Ces deux explications, complémentaires et rassurantes, en cela qu’elles trouvent leurs origines dans ce qui fait notre humanité et ses imperfections, semblent s’effacer devant une confession des plus inquiétantes du docteur Elizabeth Dehner avant de mourir :
L’aveu d’un pouvoir tellement inouï qu’il serait totalement impossible à contrôler, et qu’elle-même aura préféré ne pas tester jusqu’aux confins (par peur que cette force lui purge définitivement toute trace d’humanité).

Citations de l’épisode :

“La morale est faite pour les hommes, pas pour les dieux.”(Le lieutenant commander Gary Mitchell s’adressant au capitaine James T. Kirk)

“Le pouvoir absolu conduit à la corruption absolue” (Le capitaine James T. Kirk s’adressant au docteur Elizabeth Dehner)

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